Ouroux-en-Morvan mise sur la culture avec la cration dun cinma

En Bourgogne-Franche-Comt, la commune dOuroux-en-Morvan se situe 80 kilomtres de Nevers et 20 kilomtres de Chteau-Chinon. La collectivit se bat pour enrayer lexode rural sur ce territoire isol. Depuis 2008, elle accueille le festival de court mtrage Parties de Campagne organis par lassociation Scni Qua non. Chaque t, le village transforme ses quipements municipaux

En Bourgogne-Franche-Comté, la commune d’Ouroux-en-Morvan se situe à 80 kilomètres de Nevers et 20 kilomètres de Château-Chinon. La collectivité se bat pour enrayer l’exode rural sur ce territoire isolé. Depuis 2008, elle accueille le festival de court métrage Parties de Campagne organisé par l’association Scéni Qua non. Chaque été, le village transforme ses équipements municipaux  – salle des fêtes, grange, mairie, chapiteau, bois…  – en cinq salles de cinéma éphémères. Ce festival de campagne enregistre près de 4 000 entrées et attire 8 000 visiteurs pendant 3 jours en juillet. En 2018, la commune décide de miser encore davantage sur la culture et créé le Clap, pour cinéma, lecture, Art et Poste : sous le même toit, il réunit une agence postale, une médiathèque, un cinéma et un accueil touristique.

De longue date, en réponse à l’exode rural, la mairie soutient l’activité économique. « Hôtel, gîte, camping, station-service, coiffeur… La commune rachète des locaux pour faire du portage, explique André Guyollot, adjoint et maire de 2011 à 2020. Elle a accès des subventions qui permettent d’engager des travaux. Elle propose ensuite des baux commerciaux accessibles qui couvrent les frais engagés. » Parmi les projets figurent les locaux de La Poste. Le bâtiment est réhabilité et son usage est repensé. Une partie est transformée en agence postale, à la charge de La Poste. L’autre est gérée par la mairie. La grange et l’ancien logement de fonction sont rénovés. L’idée de créer un cinéma dans le village germe alors. La mairie se lance dans la recherche de financements. « On nous disait Cela ne marchera pas, se souvient l’élu. Les financeurs étaient frileux d’investir dans un projet culturel à la campagne. La culture serait-elle réservée aux villes ? À la campagne, l’offre est peu nombreuse et le bassin de population est large. »

Un cabinet d'études en économie de l'audiovisuel réalise une étude de marché, qui confirme la viabilité du projet. Un cabinet d’architectes est missionné pour créer les espaces permettant d’adosser d’autres services à l’agence postale : un cinéma municipal de 62 places et près de 80 m², une médiathèque de 50 m² et un accueil touristique. « L’agence postale est ouverte tous les jours au lieu d’un jour par semaine, précise l’élu. Elle permet aux habitants de réaliser toutes les opérations courantes. La commune prend en charge 50 % du salaire de l’employé, qui gère l’agence postale, la médiathèque et l’accueil touristique. »

Une médiathèque ouverte 6 J/7 J

Jusqu’alors située dans la mairie, la bibliothèque était à l’étroit et vétuste. Devenue médiathèque, elle a trouvé place dans le nouveau bâtiment culturel. Elle fait partie du réseau intercommunal de lecture publique Morvan Sommets et Grands lacs, qui comprend 18 bibliothèques et points de lecture. « Les horaires de présence des bibliothécaires du réseau intercommunal sont restreints. Aussi, l’employé en charge de l’agence postale gère aussi les prêts de livres et de ressources numériques, ce qui fait que la médiathèque est ouverte six jours sur sept. » L’adhésion coûte cinq euros par foyer à l’année. Les habitants peuvent aussi emprunter, par ce service local, des ouvrages à la Bibliothèque départementale de prêt de la Nièvre.

La programmation et la diffusion du cinéma sont confiées à l’association Scéni Qua Non qui emploie 10 salariés. Elle réalise des projections dans une vingtaine de cinémas itinérants et 4 miniplexes de campagne dont le Clap. Sa mission est d’amener la culture au plus près des habitants pour lutter contre la fracture sociale et créer du lien entre les habitants. « L’association propose des films grand public mais aussi des films plus confidentiels qui défendent une autre vision du cinéma », témoigne l’un des projectionnistes dans la presse locale. Une fois la validation de la commission du Centre national du cinéma obtenue, le cinéma propose cinq projections par semaine, dont quatre assurées par un projectionniste de l’association Scéni Qua Non et une par un bénévole de la commune. « Nous envisageons une projection supplémentaire, le dimanche », précise l’adjoint. En moyenne, le miniplexe accueille une vingtaine de spectateurs par séance. Le public vient de la commune et des environs. « Certains spectateurs font vingt kilomètres pour venir voir un film », affirme l’élu.

Depuis son ouverture en 2018, le Clap est devenu un lieu de vie dans le village. Enfin, le succès du cinéma démontre que la culture a bien sa place en milieu rural.

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