Le nombre de demandes d'asile a reculé en France en 2005, pour la seconde année consécutive. Selon le rapport de l'Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra), il s'est établi à 59.221, en recul de 9,7% par rapport à 2004. Au 31 décembre 2005, 120.000 personnes environ étaient placées sous sa protection. Ce recul succède à plusieurs années de forte hausse. Cette hausse avait suscité une vive tension sur l'hébergement et sur les prises en charge des familles au titre de l'aide sociale à l'enfance. Il s'agit d'un mouvement quasi général en Europe, à l'exception des Pays-Bas (+26,3%) et de la Belgique (+3,9%). La France demeure néanmoins le premier pays européen en termes de demandes d'asile, loin devant l'Allemagne (42.910 demandes) ou la Grande-Bretagne (30.460). Les régions accueillant le plus de demandeurs d'asile sont l'Ile-de-France (41,7%), Rhône-Alpes (11,6%) et les DOM (9,9%), avec en particulier une explosion du flux migratoire des Haïtiens vers la Guadeloupe (+61,5%).
L'explication de cette diminution du nombre de demandeurs d'asile a aussitôt suscité une polémique. S'appuyant sur la dimension européenne du phénomène, les pouvoirs publics y voient le résultat d'un apaisement des tensions dans le monde. Le recul des demandes en provenance d'Algérie (-52% en un an) en serait une illustration. De leur côté, des associations qui viennent en aide aux demandeurs d'asile (France Terre d'Asile, le Gisti...) dénoncent surtout la très forte progression du nombre de déboutés (+40,5% en 2005).
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